Musée Stendhal

L'histoire des collections

En 1842, lorsque Stendhal décède, son œuvre n'a été publiée qu'en partie. Les manuscrits non publiés et ceux inachevés sont légués par l'écrivain à son ami Louis Crozet. À partir de 1861, Praxède Payan, veuve de Louis Crozet, fait différents dons successifs de manuscrits de Stendhal à la bibliothèque municipale de Grenoble. Ces dons constituent la pierre fondatrice du fonds Stendhal. En 1889, l’ensemble ainsi constitué regroupe 60 volumes. 

L’étude des manuscrits ne se fait qu'à partir des années 1880. Elle permet la publication posthume, entre 1888 et 1893, de Journal, Lamiel, ou encore la Vie de Henry Brulard. Ce travail favorise la redécouverte et la connaissance de l’œuvre de Stendhal et l'élève au rang de figure littéraire majeure.

En 1920, une première exposition stendhalienne est organisée par la bibliothèque municipale. Les 71 pièces présentées proviennent des fonds de la bibliothèque comme de collections privées. Les pièces réunies pour l’occasion donnent naissance à la collection du musée Stendhal, qui rassemble des objets sur Stendhal et son temps, et qui vient compléter le fonds littéraire de manuscrits et d'imprimés.

Les collections Stendhal sont nourries au fil des ans par les politiques d’acquisition des conservateurs et conservatrices de la bibliothèque puis du musée. Divisées en 3 sous-ensembles, elles comptent désormais plus de 40 000 pages de manuscrits, 15 000 titres d’imprimés et 900 objets.

L'histoire du musée Stendhal

L’exposition stendhalienne organisée par la bibliothèque en 1920 fait naître l’idée d’un musée grenoblois dédié à Stendhal. Un premier musée ouvre officiellement ses portes le 5 mai 1934. Il est installé rue Hauquelin, dans un ancien hôtel particulier du début 17^e siècle. Parmi les objets exposés se trouvent des documents authentiques (portraits, objets et éditions originales) et des reproductions de manuscrits. Ce premier lieu d'exposition ferme vers 1960.

En 1970, le musée Stendhal réouvre dans l’hôtel Lesdiguières, laissé vacant après le départ de la Mairie pour le nouvel hôtel de ville du boulevard Jean Pain. Les deux salons de réception occupés par le musée sont restaurés à cette occasion. En 2003, le musée et sa collection reçoivent du ministère de la Culture et de la Communication l'appellation "musée de France". En 2004, dans la perspective d’un nouveau projet, le musée Stendhal quitte l’hôtel Lesdiguières, qui accueillera désormais la Maison de l’International.

Entre 1939 et 1966, la ville de Grenoble avait pu faire l'acquisition de deux lieux stendhaliens importants dans la formation de l’écrivain : l’appartement du docteur Gagnon, grand-père maternel de l'écrivain, et l’appartement natal. Dès la fin des années 1990, c'est dans ces lieux emblématiques que la ville de Grenoble projette de faire vivre le musée Stendhal. Après des travaux de réhabilitation dans les deux appartements, le musée Stendhal y ouvre ses portes en 2012. Suivant la logique du musée-maison d'écrivain, le nouveau musée fédère plusieurs sites "en réseau" : l’appartement Gagnon, véritable pierre angulaire du projet, dédié à l'accueil du public et à la présentation des collections; l’appartement natal de Stendhal, qui accueille des bureaux et certaines manifestations; l'itinéraire historique dans le centre ancien de Grenoble; la bibliothèque d’étude et du patrimoine, lieu de conservation et d’étude des collections Stendhal.